Anne-Lise Heimburger I D’après Le Voyage de Baudelaire et le Concerto pour piano n•5 de Beethoven
Une laverie la nuit, de l’eau et un piano, du linge sale, une hôtesse de l’air, in the middle of nowhere, c’est du Baudelaire ? Du Beethoven à la radio, un Homme-Oiseau… Cinq lucioles douées de parole plongent "Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau ! "
Les lavomatiques sont ces lieux de transit ouverts jour et nuit. À travers leurs vitrines transparentes les passants observent ceux qui attendent la fin d’un cycle sans savoir qu’ils sont vus. C’est d’ailleurs pour ça qu’ils attirent les regards. Que font-ils, ou plutôt que ne font-ils pas ? Ils y songent justement. Ils se laissent aller. En Enfer, au Paradis, en Chine ou à Capri. Ils aspirent à une vie meilleure, une soif d’ailleurs, une pause, que tout explose. Que sont-ils venus laver, leurs chemises ou leurs pensées ?
Épinglés par les néons de la laverie, deux femmes et trois hommes - c’est déjà instable - vont brasser leur linge et leurs âmes. À leurs côtés, en accès libre, un piano tient lieu de moyen de transport. Voyage Voyage.